Nos héros sont morts ce soir
de David Perrault, 2012, France, 1h34
avec Denis Ménochet, Jean-Pierre Martins, Philippe Nahon, Constance Dollé, Pascal Demolon, Yann Collette…
Avant-première
France, début des années 60. Simon, catcheur, porte le masque blanc, sur le ring il est « Le Spectre ». Il propose à son ami Victor, de retour de la guerre, d’être son adversaire au masque noir : « L’Équarrisseur de Belleville ». Mais pour Victor, encore fragile, le rôle paraît bientôt trop lourd à porter : pour une fois dans sa vie, il aimerait être dans la peau de celui qu’on applaudit. Simon suggère alors à son ami d’échanger les masques. Mais on ne trompe pas ce milieu là impunément…
Voici les débuts prometteurs d’un jeune cinéaste qui s’est nourri de l’âge d’or du cinéma hollywoodien mais aussi de la Nouvelle Vague. D’une mythologie populaire, celle du catch, David Perrault en tire son propre conte rétro, usant d’un scénario qui pourrait paraître éculé : le bien contre le mal. Magnifié par un noir et blanc qui renforce le manichéisme ambiant, le film s’octroie toutes les fantaisies et modernise les codes du film noir. Sa distribution parfaite y est évidemment pour quelque chose (dont Denis Ménochet qui est d’ailleurs annoncé dans le prochain long-métrage écrit par Benoit Delépine). Un premier film maîtrisé sur l’acceptation de soi, un véritable OVNI dans le cinéma français.